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En Centrafrique, ASA intervient dans la Ouaka, district de Bambari, pour la prévention, la sensibilisation et la prise en charge des victimes de VBG

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La question des violences basées sur le genre (VBG) demeure une problématique importante en Centrafrique. Les nombreuses années d’instabilité qu’a connu le pays ont entrainé des conséquences dramatiques en matière de violation des droits de l’homme. Le monitoring de protection 2020 pour lequel ASA a été l’un des principaux contributeur a permis de rapporter 2 918 cas de violences basées sur le genre enregistrés sur l’étendue du territoire national. Les VBG représentent à elles seules 47% de ces incidents, et la préfecture de la Ouaka enregistre le taux le plus élevé du pays en la matière avec 57% de cas. Le Système de Gestion de l’Information sur les violences basées sur le genre (GBVIMS) a pour sa part rapporté 9 216 cas de VBG pour l’exercice 2020. La crise postélectorale a aussi exacerbé ce contexte, avec l’accroissement de l’insécurité dans plusieurs zones du pays, créant ainsi un environnement favorable à la commission des violations des droits humains en général, et des VBG tout particulièrement. Il n’est donc pas surprenant que le HNO (Humanitarian Needs Overview) RCA 2021 estime à 1,1 million le nombre de personne dans le besoin d’assistance et de réponse en violence basée sur le genre[i].

Il est à saluer que la RCA se soit doté en 2019 d’une Stratégie Nationale de Lutte Contre les Violences Basées sur le Genre, le mariage d’enfants et les Mutilations Génitales Féminines. Mais, l’application nécessite la mutualisation des efforts des partenaires humanitaires présents sur le terrain, et ceux de l’Etat, afin de s’assurer d’une réponse transversale et efficace à la question des VBG.

ASA pour sa part, fort de ses 21 années d’expérience en matière de protection, et de sa bonne maitrise de la situation des VBG en Centrafrique, intervient depuis le début du mois de mars 2021 dans la préfecture de la Ouaka,  l’une des zones les plus sensibles en la matière, pour la conduite d’activités de prévention, de sensibilisation et de prise en charge communautaire en matière de VBG. L’intervention couvre le District de BAMBARI avec 3 Centres de Santé autour de ce District, il s’agit des CS Pladama Ouaka, CS Maloum et CS Ngaloua. En se référant à la distance qui sépare le District de Bambari et les 3 CS, la population estimée qui sera touchée s’élève à 212 210 personnes.

Ce programme financé par Le Projet d’Appui et de Renforcement du Système de Santé (SENI) et la Banque Mondiale, poursuivra deux principaux objectifs qui sont :

  • Soutenir la mobilisation de la communauté pour faire changer les normes sociales, les attitudes et les comportements en matière de genre et de VBG
  • Encourager et permettre aux survivantes de VBG d’avoir un accès sûr et rapide aux services existants pour prévenir la surmorbidité et la surmortalité maternelle et infantile liées aux IST/VIH

Pour ce faire, ASA s’appliquera au renforcement de la participation communautaire pour la mise en œuvre d’actions de préventions, en s’appuyant sur l’implication des activistes locaux et des groupes d’activistes communautaires.

D’ici décembre 2021, ce seront au moins 6 500 survivantes et personnes à risques qui auront été soutenues par le programme, et qui bénéficieront de l’orientation directe vers les services de prise en charge des acteurs partenaires au projet.

[i] https://www.humanitarianresponse.info/fr/operations/central-african-republic/document/rca-aper%C3%A7...